La poésie, des origines à nos jours

 

La poésie dans l'antiquité grecque

le genre poétique est ancien : toutes les cultures humaines ont eu recours à une tradition orale pour fixer leurs histoires (comme les griots le faisaient en Afrique).

Dans l'Antiquité grecque la figure du poète était incarnée par Orphée, personnage légendaire qui séduisait les dieux, les hommes et les bêtes par la beauté de son chant accompagné de la lyre. La poésie apparaissait alors comme un don divin. Homère, d'ailleurs, invoquait toujours les dieux au début de ses œuvres.

A l'origine, la poésie était liée au chant et à la musique : les poètes grecs chantaient leurs poèmes, comme le feront plus tard, au moyen âge, les troubadours.

C'est à cause de cette oralité que la poésie développa des systèmes de renvois et de rappel sonores : le vers, rythmé par la rime, la régularité du rytme et les assonances, allitérations, étaient là pour aider l'auditeur à retenir le poème.

 Du Moyen Âge au XVIe siècle

La poésie continua de raconter les mythes, et célébra les hauts faits des héros et des rois (c'est la forme épique).

La poésie fit son apparition dans l'univers seigneurial : les poètes étaient attachés à un seigneur et plus tard à une cour (cour de France ou celle d'Europe).

Ils chantaient la gloire et les vertus de leur protecteur, dont dépendait leur survie matérielle.

Cette poésie prospéra jusqu'à la fin du XVIIe siècle.

Elle déclina au cour du XVIIIe siècle avec l'émergence de la bourgeoisie. Le XVIe siècle fut également marqué par des changement formels et lexicaux importants : la Pléiade, dont du Bellay et Ronsard ont les chefs de file, introduit des formes littéraires antiques ou italiennes, jusque là ignorées ou délaissées par les poètes français, et favorise l'emprunt de termes ce qui enrichit la langue française.

Période classique

C'est au XVIIe siècle que le mot " poésie " ne fut plus utilisé que pour désigner un genre littéraire en vers. Durant toute cette période la " poésie dramatique " domine la production poétique (les tragédies de Racine, par exemple, écrites en alexandrins).

XVIIIe siècle

Le XVIIIe siècle étant celui de la pensée rationnelle et de la réflexion philosophique, il privilégia la prose, et son apport en matière de poésie fut assez faible ; il se contenta de prolonger la tradition du siècle précédent.

Période romantique

C'est dans la première moitié du XIXe siècle que la poésie redevient un genre de premier plan. C'est aussi à cette période aussi que le mouvement romantique français naît. Le moyen d'expression privilégié de cette génération était la poésie. Sur le plan formel, le romantisme et son chef de file Hugo révolutionna le langage poétique : faire accéder à la poésie les mots les plus banals, voire les plus triviaux de la langue française, et disloquer l'alexandrin (une césure et deux hémistiches). Les poètes romantiques, dans l'ensemble, revendiquèrent l'autonomie du langage poétique, lui permettant de passer de l'assujettissement aux règles de la métrique à une expressivité et à une liberté formelle accrues.

Modernité poétique

La conception moderne de la poésie fut inaugurée à la moitié du siècle par Baudelaire, avec la publication des Fleurs du mal (1857), texte fondateur d'une nouvelle esthétique. Tout en utilisant des formes fixes tel le sonnet, Baudelaire bouleversa les anciennes conceptions du genre. A la suite de Baudelaire, les poètes symbolistes, mais surtout Rimbaud, Verlaine et Mallarmé, prirent conscience de leur pouvoir à transformer la réalité par les mots et virent dans la poésie un moyen de connaissance, permettant d'accéder à une vérité cachée. Avec ces poètes de la modernité, une rupture s'établit : la poésie devient expérience sur le langage.